Avant d’être photographe de guerre, Lee Miller fut mannequin et muse des surréalistes. De Man Ray à Picasso, elle traverse les milieux artistiques les plus avant-gardistes du XXe siècle, mais toujours avec un regard singulier, incisif et profondément libre. Son ‘appareil photo devient une arme. Elle capte la beauté aussi bien l’horreur – notamment les...

Avant d’être photographe de guerre, Lee Miller fut mannequin et muse des surréalistes. De Man Ray à Picasso, elle traverse les milieux artistiques les plus avant-gardistes du XXe siècle, mais toujours avec un regard singulier, incisif et profondément libre. Son ‘appareil photo devient une arme. Elle capte la beauté aussi bien l’horreur – notamment les camps de Dachau, qu’elle photographie en 1945, quelques heures après leur libération. Son image prise dans la baignoire d’HitlerLee Miller dans sa baignoire, à Munich, est devenue un symbole saisissant de revanche personnelle et artistique sur l’Histoire.
Elle partage avec Claude Cahun le goût de la métamorphose, du double, de la résistance à travers l’image. Comme Cindy Sherman, elle interroge l’identité féminine et les rôles imposés par la société, en les déconstruisant de l’intérieur. Avec Frida Kahlo, elle a en commun une vie fracturée par le corps, la guerre et les normes, mais transcendée par la création. Toutes deux transforment la douleur en langage visuel puissant.
Lee Miller n’est pas seulement une témoin du monde : elle est actrice de sa vie, comme ses photos qui nous rappellent que l’art n’est jamais neutre. Il regarde, il révèle, il résiste.