Constellations de matériaux

Dans ces constellations de matériaux, Gabriel Orozco expriment clairement une temporalité à travers leurs potentiels de mutations.

L’ oeuvre se transforme sans cesse alors que sa nature profonde persiste. L’artiste explore une tension entre le vide, l’absence et le tangible dans l’infiniment grand et l’infiniment petit.  Il explore les concepts d’évolution, de colonisation et de modification de la forme. Ces jeux de croissance exponentielles d’objets organisés et de métamorphose nous font prendre conscience du sensible à travers les lois de la création et de la vie. Art et science se mêlent pour une maîtrise des apparences. Ce métissage implique des présuppositions qui conditionne notre réception de l’image et notre vision du monde. Il assigne une place au spectateur qu’il tient à distance. Nous subissons par les limitations de notre être un cadre imposé et il est impossible d’en sortir avec notre corps. La chose doit venir à nous avec le regard de notre esprit. « Mon corps est le seul auquel je m’identifie » avec le temps, Marina Abramovic, dans son refus d’être cadré au sens propre comme au sens figuré, est passée du défi des limites du corps à celui des limites de l’esprit, pour arriver au silence, à l’immobilité, à l’écoute. Si le monde des formes est identique à la pensée qui se songe elle-même éternellement. La pensée est-elle alors le principe de toutes choses comme le pensait Aristote ? En effet, en se pesant elle-même, elle est soumise à la division entre le sujet et l’objet. Son unité comporte donc une dualité. De fait,  Merleau Ponty nous montrera que c’est la perception, c’est à dire l’expérience vécue, au sens plein du terme qui donne son sens à la représentation scientifique.