Hans Hartung a inventé une nouvelle manière de peindre extrêmement physique, en engageant son corps sur de multiples supports. Il utilisera des outils non conventionnels pour travailler sa peinture : des spray, pistolets de chantier, grattoirs, balais… son geste libéré envahit ses toiles d’une émotion instantanée pour créer des œuvres d’une grande puissante. La fabrique...
Hans Hartung a inventé une nouvelle manière de peindre extrêmement physique, en engageant son corps sur de multiples supports. Il utilisera des outils non conventionnels pour travailler sa peinture : des spray, pistolets de chantier, grattoirs, balais… son geste libéré envahit ses toiles d’une émotion instantanée pour créer des œuvres d’une grande puissante.
La fabrique du geste
Une terrible blessure de guerre en 1944 lui fait perdre sa jambe droite et l’oblige à changer de posture. Il va alors privilégier les petits formats à l’encre de Chine sur papier. Son geste se complexifie et il explore la surface de ses peintures en grattant, en incisant, en les couvrant également de signes graphiques. Il exploite également les peintures industrielles qui lui permettent de créer en série.
« T1961 – H4 », « T1963 –E 45 », « H1971-R29 », « T1989-U25 » ou encore « T1989-K32 » à travers une rétrospective de Hans Hartung, on se promène dans une série de coordonnées. Les titres des toiles sont désignées par une combinaison de chiffres et de lettres. La dimension mathématique de son travail le distingue fondamentalement des autres artistes de l’abstraction. Peintre du calcul, l’artiste aurait établi un système, pour transcender, amplifier et même pérenniser le geste spontané de l’émotion.